Entre 2011 et 2013 Anne et Isabelle organisent ensemble les cinq volets des expositions collectives Le Caire mon amour où elles présentent également leurs œuvres. Lors de ces expositions, les artistes invités étaient tous inspirés par cette ville, ils ont souvent eu sans même se concerter, les mêmes préoccupations et utopies.

Aujourd’hui, Anne et Isabelle résident à Marseille et à Genève. Elles poursuivent individuellement leurs recherches picturales sur le thème de la nostalgie du Caire et à travers des pièces qui questionnent les canons esthétiques occidentaux et les stéréotypes féminins.

Elles se réunissent pour la première fois en Suisse pour exposer leurs nouvelles pièces toujours inspirées par cette mégapole moyen-orientale bigarrée aux sons incessants qu’est le Caire. 

L’exposition Le Caire mon amour s’ouvre sur une rêverie contemplative aux multiples suggestions avec l’installation commune Bamba. Elle se compose d’étoffes aux mille et une teintes de roses mêlées à des ocres pâles, des corails satinés à des imprimés fushias outrageusement fleuris. Ces drapés suspendus contre les vitres de l’espace d’art dérobent aux regards extérieurs les pièces des deux artistes.

De la porte ouverte nous parvient une cacophonie de sons avant de discerner au sol un assemblage de téléviseurs cathodiques qui diffusent simultanément des boucles vidéo captées intuitivement au Caire: .remember #2. 

Sur le grand mur de l’espace d’exposition clignote la pièce lumineuse Ana kont fi swisra, shuwaya keda. Réalisée en leds de couleur verte, elle transcrit en caractères arabes manuscrits une mystérieuse expression cairote qui mêle subtilement l’idée de la prison et de la Suisse.

Plus loin, deux grands tableaux représentent « West al Balad » dont les architectures hétéroclites se côtoient. Elles sont agencées en plan mental nostalgique sur lequel le regard se promène entre les quartiers assemblés, serrés comme la multitude de bâtiments et de vie qui foisonnent au Caire.

Immersive et contextuelle, cette exposition est essentiellement éclairée par les pièces lumineuses qui la composent et dévoile ainsi leurs fragilités intrinsèques.

L’exposition Le Caire mon amour propose une vision onirique du Caire et permet à ces deux artistes de se retrouver sur un sujet qui leur est cher.