I wish for the bird to be so marvellous that I could not forget you
Jeudi 28 novembre dès 18h
(En collaboration avec Sylvio Asseo)
« Il y a comme des couverts un peu noircis dans les tiroirs grippés. Il y a comme le son métallique et régulier du déambulateur contre le sol, la cadence feutrée des chaussons qui l’accompagnent. Il y a un petit trou de serrure bouché par la sciure qui ne laisse plus rien passer. Un vrai cul-de-sac pour la lumière ou pour un regard trop habitué à tout voir. […] Il y a ce regard dit abîmé par l’âge. Moi, je vois des brasiers étouffés avec ce voile de fumée qui persiste et cache partiellement la couleur de leur iris, aiguisé et prêt à rire dès que les plis de la peau se rassemblent. Ces microsillons de leur peau en famille nucléaire refusionnée. »
- Extrait du texte d'Erell Le Pape
Depuis plus d’un an, Elia Fidanza mène un travail de recherche vidéo autour de ses deux grandes tantes nonagénaires, Bruna et Lina, qui ont choisi de vivre ensemble après la perte du mari de l’une d’elles. Alors que Lina perd peu à peu ses souvenirs, Elia propose de glaner des fragments de vie pour laisser de la place à une narration naviguant entre chorégraphie, travail fictionnel et documentaire. Avec un narrateur corp(us) à la fois de l’autrice et de l’artiste, le texte accompagnant l’exposition cherche à relier ce projet vidéo à une sculpture hommage réalisée par l’artiste Sylvio Asseo, mettant en lumière la méthodologie d’Elia : un travail d’investigation relationnelle, profondément ancré dans le corps, qui va bien au-delà de la simple observation.
Visuel de Clément Chavanne
Capsule visible 24/7 depuis le passage des Halles de l'Ile