Dès le début de son exploration artistique, les dessins de l’artiste franco-genevoise contenaient déjà les germes de son travail pictural. C’est ce passage, du monde libre et léger du dessin à la matérialité et à la force physique de l’acrylique qui est au coeur même des préoccupations esthétiques de Vidya Gastaldon. La pratique figurative de l’artiste permet d’évoquer des formes habitant un espace merveilleux, où la nature semble dotée d’une force magique. Finalement, cet environnement cosmique semble être le lieu véritable d’une écologie qui englobe tout un ensemble complexe.

Outre le maniement du pinceau et du crayon, sa pratique artistique englobe aussi bien le yoga, le jardinage ou la méditation que la lecture de textes sacrés et de bandes dessinées. Cette diversité contribue à la création d’un monde protéiforme harmonieusement « déchiré » entre lumière et ténèbres, origines et apocalypse, micro et macrocosme.

Le concept de non-dualité occupe une position centrale dans les représentations de l’artiste. Esprits, allégories ou divinités cohabitent dans des paysages stupéfiants et stupéfiés qui se réfèrent aussi bien au sacré qu’au profane ; à l’histoire de l’art qu’au vernaculaire. Ils prennent tour à tour des factures simples et humoristiques puis complexes et savantes. Vidya Gastaldon n’établit pas de hiérarchie dans ses nombreuses références et fait un pied de nez à quiconque aimerait classifier son travail. En effet, au-delà des références ou des appropriations, elle travaille essentiellement à partir de visions et se considère souvent simplement comme un vecteur voire comme un instrument de celles-ci.

Cette approche est atypique dans l’histoire de l’art récente. Elle participe sans doute à l'impression donnée par son travail qu’il pourrait être un message d’une dimension plus éthérée et immatérielle. Le ressenti reste donc a priori le meilleur guide pour se laisser perdre dans les méandres d’une nature morte hantée ou d’un soleil géant au large sourire.

Cet univers poétique, symbolique et fantastique d’une grande cohérence, que l’on reconnaît au premier coup d’oeil, ne cesse paradoxalement de surprendre par le renouvellement de ses formes. En recréant les discours qui font et défont l’histoire humaine et en ressortant les modèles d’un monde enfoui, Vidya Gastaldon redonne à voir ce qui a été perdu, et rend au spectateur la possibilité d’une communication spirituelle.

Vidya Gastaldon (1974) est née à Besançon, en France. Elle a étudié à l’École des Beaux-arts de Genève où elle travaille toujours. De 1994 à 2001, elle a collaboré avec Jean-Michel Wicker. Elle a déjà présenté ses oeuvres lors de nombreuses expositions personnelles, notamment au Centre d’Art Contemporain de Genève en 2003, au MAMCO en 2005, au Musée d’art contemporain de Bordeaux, ou encore au Musée de l’Abbaye Sainte-Croix des Sables-d’Olonne en 2016. Ses oeuvres se trouvent dans de nombreuses collections publiques, dont le MAMCO de Genève, le Musée nation d’art moderne – Centre Pompidou, à Paris, et le Walsall Museum, à Walsall.

Pour tout complément d’information : info@bartschi.ch / www.vidyarama.com