Bourses déliées Arts Visuels 2021

Yvan Alvarez, Giulia Essyad, Vicente Lesser, Henrique Loja et Angeles Rodriguez

Bourses déliées Arts Visuels 2021

08.10 — 30.10.21
Vernissage: 

jeudi 7 octobre entre 16h et 20h

Les réalisations des diplômé.e.s de la HEAD – Genève ayant reçu une bourse du Fonds cantonal d’art contemporain en 2020 sont présentées du 8 au 30 octobre à l’espace Halle Nord. 

Depuis de nombreuses années, le Fonds cantonal d’art contemporain offre des bourses réservées aux jeunes créatrices et créateurs issu.e.s de la Haute école d’art et de design dans l’année qui suit leur diplôme.
A l’issue d’un concours, les artistes plasticien.ne.s ou designers sélectionné.e.s peuvent ainsi réaliser un projet personnel de recherche, et le diffuser par le bais d’une exposition et de textes critiques rédigés par des professionnel.le.s. L’invitation numérique de l’exposition a été réalisée par Enen Studio (Emilie Excoffier & Manon Schaefer).

Les travaux des lauréat.e.s en Arts visuels sont présentés chaque automne à Halle Nord, et mis en scène par les artistes en dialogue étroit avec Carole Rigaut, directrice artistique.

Parmi les diplômé.e.s 2020 de la HEAD – Genève, un jury spécifique a retenu les projets suivants : Yvan ALVAREZ, Giulia ESSYAD, Vicente LESSER, Henrique LOJA et Angeles RODRIGUEZ

  

Yvan ALVAREZ
Travaillant avec une économie de moyens, Yvan Alvarez récupère, réutilise, détourne. Il joue avec la référence duchampienne du ready-made pour en proposer une version où l’objet trouve un nouvel usage, qui se joue des contextes dans lesquels il est exposé. À l’occasion de l’exposition des Bourses Déliées, il propose trois congélateurs dont les portes sont entrouvertes. Ils refroidissent ainsi, non pas ce qu’ils devraient conserver, mais le lieu même de leur exposition. Ces objets forment trois petits white cube, ou trois socles accueillant les propositions d’artistes qui n’ont pas été sélectionnés ou qui ne rentraient pas dans les critères établis pour participer aux bourses, proposant une exposition dans l’exposition. 

Giulia ESSYAD
Depuis le début des années 2000, les mondes de la fantasy et de la science-fiction ont abreuvé les imaginaires d’un certain nombre de stéréotypes : personnages héroïques et naïfs, hypersexués ou androgynes, mâtinés d’une couche exotique. Giulia Essyad brasse ces représentations à travers une œuvre faite de posters, de poupées, de packagings, de caissons lumineux et, éventuellement, de films. Giulia Essyad y met en scène son propre corps photographié dans une série de postures qui lorgnent autant vers l’histoire de l’art canonique que la publicité ou le selfie promotionnel. Une forme d’appropriation ou plutôt d’incorporation culturelle qui peut faire songer à des travaux comme ceux de Cindy Sherman. Mais là où la photographe américaine use d’un trop-plein de maquillage uncanny pour démonter les représentations genrées ou sociales, Giulia Essyad utilise elle les filtres chirurgicaux de Photoshop pour exacerber l’invisibilisation de certains corps et mettre à jour les mécanismes de fabrication de l’altérité.

Vicente LESSER
Être skateur ou Vicente, c’est vivre des paradoxes, les habiter et être habité par eux. C’est pourquoi, parfois, le réveil est difficile, certaines hésitations font qu’on est en retard aux rendez-vous et des responsabilités sont refoulées ou omises (en toute conscience). Des paradoxes par exemple parce qu’on accepte provisoirement de détruire des berges et des plages pour fabriquer des sculptures en béton qui servent à dénoncer la violence des pratiques destinées à empêcher que le mobilier urbain ne soit détourné de sa fonction singulière.

Henrique LOJA
Dans un autre cadre, la ruine n’est plus symbole de désastre. À travers de nouveaux récits, elle devient tissus conjonctifs – tissus fibreux qui recouvrent, raccordent, réparent les cicatrices d’un monde qui n’avait aucune chance. Dans ce nouveau cadre, matériaux et objets ordinaires se démultiplient sous l’action des différents regards portés sur eux ; l’unité ne s’oppose plus au multiple et la rationalité a laissé la place à un savoir qui se répand, s’acquiert et se conçoit différemment. Alors que le mot n’est plus le territoire commun du locuteur et de l’interlocuteur, l’image comme le texte se dissipent, inutiles, trop explicites, didactiques et pourtant incapables d’exprimer ce que crée le nouveau cadre.

Angeles RODRIGUEZ
S’inscrire dans l’architecture avec les matériaux et figures qui la constituent, simplifier son expression et l’organiser dans une répétition caractérise les travaux d’Angeles Rodriguez. L’artiste argentine arpente les lieux, l’histoire et les systèmes sociaux pour en restituer les formes abstraites dans des séries d’incrustations contemporaines. La terre, l’adobe, l’argile solide ou liquide sont les matériaux privilégiés de ces reconstructions symboliques dont Post Banderas Lux est la représentation genevoise.

Horaires: 

mardi - samedi : 14h -18h